Personnellement, je ne lis pas les
philosophes pour leurs idées. Je demande plutôt : comment l’esprit
respire-t-il, ici ? Les idées comprises, bien sûr. C’est pourtant
l’espace entre les mots qui me fascine. Qu’y a-t-il entre deux pensées ?
Finalement, vitesse et reliefs : c’est la rythmique ! L’on dit ici ou
là de la lecture, et c’est très vrai, qu’elle n’est pas désincarnée,
qu’elle est même parfois très sensuelle. D’une pensée embrassant une
autre... Il faut aussi reconnaître qu’un mot et une caresse, ne sont pas
exactement les mêmes choses. Lors qu’espace et sensations sont tant
prisés, pourquoi se tourner vers la lecture et pas plutôt vers la
discussion ou l’expérience ‘’réelle’’ ?
Parce que les philosophes
traversent le temps qui lie les espaces. Plus une foulée n’est
pareille, après Nietzsche. L’air a changé, le paysage a changé. En
considérant dans la morale la ''rythmique'' humaine, dans
le sens où elle est l’ensemble des rapports entre les expériences,
formulés dans la pensée; c’est assez simplement de la découverte d’une
morale, dont il s’agit. Pas seulement des leurs comme on pourrait le
croire, mais de la sienne propre - voire de la morale en général, car
l’une et l’autre ne s’excluent pas sous tous les rapports. Être ''de
soi-même'' c’est n’avoir pas conscience de la morale dont on participe;
c’est en être un temps.
Le déséquilibre philosophique permet
l’induction dans ses cycles d’un espace où la morale paraît dans son
ensemble. Alias Dionysos.]
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